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Cimetière américain de Henri-Chapelle (Le permanent) (Syndicat d'initiative trois frontières)

Histoire ➔ Chroniques diverses ➔ Cimetière américain

Chroniques diverses


  1. La Maison Blanche

Cimetière américain

  1. Avant-Propos
  2. Le site avant 1944
  3. Le provisoire
  4. Le permanent
  5. L'inauguration
  6. De Henri-Chapelle
  7. La gestion

Château David-Eulenbg.

  1. Le château
  2. La carrière (Leverbach)
  3. La Famille David
  4. Pendant la guerre (43-45)

Calvaire Moresnet-Chapelle

  1. Historique
  2. Les Pères Franciscains
  3. Œuvres art. en fer forgé
  4. Découverte botanique
  5. L'ermitage Gordes Klause
  6. Rénovation XIIe station
  7. Le cimetière du calvaire
  8. Départ des franciscains
  9. Une nouvelle gestion

Cloches de Plombières

  1. Départ des cloches
  2. Retour des cloches

Le pensionnat Maria Hilf

  1. Les soeurs à Maria Hilf
  2. Les pères à Maria Hilf
  1. Autres chroniques


LE CIMETIERE AMERICAIN

LE CIMETIERE PERMANENT



Cimetière Américain

A cet effet, les autorités militaires cédèrent le relais le 16 décembre 1949 à l'American Battle Monuments Commission {A.B.M.C.), un organisme créé par une loi américaine en 1923 et chargé de la gestion et de la réorganisation des cimetières américains en Europe et dans le monde. Après fermeture du cimetière au public les corps enterrés jusque là dans des sacs hermétiques furent déterrés, décharnés, remis en bière dans des triples cercueils hermétiques de bronze valant quelque 85 000 frs de l'époque chacun puis acheminés vers l'Amérique par bateau. C'est une compagnie de transport de 110 hommes, tous de nationalité polonaise mais relevant de l'autorité américaine, qui assurait le transport vers Anvers (3).

Pour mener les opérations au cimetière, à partir de 1948, l'armée américaine puis l'A.B.M.C. eurent recours à des embaumeurs professionnels et environ 130 ouvriers de la région, puis, lorsque les travaux prirent une grande ampleur, à environ 300 chômeurs provenant du centre du pays dont un grand nombre de dockers en chômage. Ceux-ci logeaient aussi à la caserne de Hombourg et provoquaient tant au cimetière qu'à la caserne de fréquents désordres, vols en tous genres (surtout au cimetière où les rapines connaissaient une ampleur énorme allant du simple vol de couvertures jusqu'à la disparition de camions).Ils furent évidemment remerciés les premiers et ne participèrent pas aux travaux de réaménagement du cimetière mais seulement aux travaux de déterrement et de réenterrement qui couvrirent en fait les annves 1948 et 1949.

Les corps réinhumés appartiennent à la 1ère Division US mais aussi à la 2ème Division d'infanterie, la 4ème, la 5ème, la 9ème, la 28ème et la 83ème, les 29ème et 30ème qui encerclèrent Aix, la 35ème qui combattit à " Omaha Beach " en Normandie, la 70ème, la 78ème et la 79ème, les 26ème, 75ème, 87ème et 4ème Divisions blindées qui portèrent secours à la 101ème encerclée dans Bastogne, les 84ème, 95ème, 100ème, 102ème, 104ème et 106ème Divisions qui subirent toutes des pertes énormes lors de la contre-offensive allemande de von Rundstedt, la 7ème Division blindée qui défendit St Vith et y arrêta l'offensive, les 89ème, 90ème et 94ème Divisions d'infanterie et les 5ème, 6ème, 8ème, 11ème et 12ème Divisions blindées qui ouvrirent la route du Rhin à travers la Sarre pour la 3ème et la 7ème Armées.

Enfin, il faut relever aussi dans ce cimetière des héros de la 2ème Division blindée du Général Patton, de la 3ème Division blindée qui encercla Mons et captura 27 000 allemands, de la 7éme Armée qui délivra Liège, de la 9ème Division blindée Phantom et de la 82ème Division aéroportée qui lutta avec la 101ème pour briser l'encerclement de Bastogne.Les 7989 Américains qui reposent aujourd'hui à Vogelsang ont été tués pour la plupart lors de la contre-offensive des Ardennes et durant l'avance alliée en Rhénanie, de l'automne 1944 au printemps 1945. On compte toutefois aussi des aviateurs alliés abattus au dessus de nos contrées. Les soldats enterrés proviennent de 49 Etats américains ainsi que d'Angleterre et du Panama. Parmi eux, on retrouve 32 fois deux frères, et une fois trois frères, qui reposent chaque fois côte à côte. 94 stèles ne comportent pas de nom car il n'a pas été possible d'identifier les corps.

Une stèle de marbre blanc marque chaque tombe, une Etoile de David pour les Israélites, une Croix Latine pour tous les autres. 39 % des corps inhumés dans le premier cimetière furent réinhumés (environ 6.400} à Vogelsang tandis que les autres provenaient des cimetières supprimés de Fosse et de Foy.Le plus haut gradé inhumé ici est le Général de Brigade Frederick W Castle, de l'Armée de l'Air US, abattu dans la région le 24 décembre 1944 et qui commandait la plus grande formation de bombardiers ayant jamais opéré durant toute la seconde guerre mondiale. Pour établir le nouveau cimetière, l' Etat Belge racheta les 23 ha à la famille Duesberg puis les céda pour le franc symbolique aux Etats-Unis d'Amérique en 1949.

Le cimetière permanent comprend en fait le terrain abandonné par l'ancien cimetière allemand et la ferme de Houdel ainsi que la prairie à l'arrière de celle-ci qui ne faisaient pas partie du premier périmètre, tandis qu'en direction de Merckhof, la nouvelle limite s'établit approximativement à l'emplacement du chemin qui menait jusque là à Vogelsang mais qui fut désaffecté.En effet, I'A.B.M.C. souhaitait établir un rideau boisé tout autour du cimetière et construisit l'actuel chemin de Vogelsang à une bonne centaine de mètres de l'ancien. Les prairies occupées par l'ancien cimetière américain vers Merckhof furent nivelves et rendues aux exploitants de Vogelsang. Deux des 3 fermes de Vogelsang furent largement amputées par la création du cimetière tandis que la ferme de Houdel fut supprimée et ses bâtiments utilisés pour les besoins du cimetière. Les travaux d'établissement du nouveau cimetière furent menés par l'entreprise Saterco (nivellement et construction du mausolée). On supprima une légère dépression existante ainsi que le sommet de la butte de l'autre côté de route.

Trois emplacements furent envisagés pour le mausolée: le sommet de la butte de l'autre côté de la route (partie située sur Aubel), le fond du cimetière, près du petit bois de Vogelsang et enfin l'emplacement actuel qui fut finalement choisi surtout en raison de sa visibilité. Ce furent les architectes Holabird, Root, Burgee et l'architecte-paysagiste Franz Lipp, tous de Chicago qui conçurent le cimetière et le mausolée. Ils dessinèrent l'enclos des sépultures en huit carrés désigneés chacun par une lettre de " A " à " H ". Chaque carré est sépare par des bandes gazonnées tandis que l'allée centrale, également gazonnée sépare deux chemins parallèles en dur qui mènent vers le mur du fond adossé au petit bois de Vegelsang, où se dresse l'un des deux mâts porte-drapeau.

Les rangées de stèles en marbre de Lasa sont légèrement curvilignes et en pente douce) vers Vogelsang (4). Pour ancrer les croix au sol, le sous-sol du cimetière est truffé, toutes les 5 croix, de pieux de 2 m de profondeur sur lesquels sont fixées des voûtes en éventail munies de goujons de bronze. Tout le sous-sol est parcouru de tuyauteries avec vannes d'arrosage. Enfin, un puits d'une capacité de 25 m3 d'eau à l'heure est destiné à assurer l'autosubsistance en eau du cimetière.Le mur d'enceinte qui clôt le cimetière proprement dit est bordé de buis en massifs tandis qu'au-delà un cadre de verdure composé de sapins, de bouleaux, de mélèzes et de 24 massifs de rhododendrons sépare nettement le cimetière de son environnement. Une haie de 1 61 5 m d'aubépine et de 950 m de buis entoure le tout.

De l'autre côte de la route, sur le territoire d'Aubel, une vaste pelouse entourée d'une aire en dur conduit à un belvédère donnant sur le Pays de Herve avec un panorama splendide, celui-là même qui ravit l'officier chargé de l'implantation du cimetière initial. L'esplanade qui mène à la colonnade est bordée de rosiers roses et rouges, d'iris et de népètes tandis qu'au bas de la colonnade, s'étalent de chatoyants massifs de pétunias, géraniums, roses blanches et autres fleurs saisonnières. Une terrasse de gazon bordée de buis taillé et de saules pleureurs agrémente les abords immédiats de la colonnade. La colonnade est composée de 12 paires de piliers rectangulaires sur lesquels sont gravés les noms de 450 disparus dont les restes ne furent jamais retrouvés ou identifiés ainsi que le sceau de chacun des Etats et Territoires des USA. La frise de la colonnade en mosaïque vernissée est décorée de 13 étoiles d'or.
A l'extrémité gauche du mausolée dont la colonnade forme le centre, se trouve la chapelle ouverte aux différents cultes auxquels appartenaient les soldats et officiers enterrés ici. La lourde porte de la chapelle est en bronze, l'autel en marbre bleu de Belgique et en marbre vert d'lssorie (Italie). Les bancs en noyer sont disposés de façon asymétrique par rapport à la croix et les vitraux en accentuent encore l'effet harmonieux.
A l'extrémité droite de la colonnade, la salle-musée accueille les visiteurs avec de vastes cartes murales détaillant les différentes offensives des alliés dans la reconquête de l'Europe. Outre les informations sur le cimetière dont peuvent y disposer les visiteurs, il leur est loisible d'y signer le registre.L'ensemble du mémorial est recouvert de pierre calcaire de Massangis provenant de la Côte d'Or en France tandis que le sol de la colonnade, de la chapelle et du musée est en granit du St Gothard. Devant les carrés des tombes s'élève sur une colonne un Archange de bronze faisant don d'une branche de laurier au Héros Mort pour lequel il implore le Tout-Puissant.

(3) Ces Polonais avaient participé à la campagne d'Italie et logeaient à la caserne de Hombourg; leur lieutenant, M. Myrza-Bierzinsky, qui habitait la " villa américaine ", rue de Sippenaekan avait épousé Mme Christine Komorowsky, la nièce du Général Baur-Komorowsky qui commanda l'insurrection de Varsovie.
(4) Le marbre de Carrare utilisé dans les cimetières américains de 1914-18, tel Waregem, n'avait pas été jugé assez résistant. Une seule croix de Vogelsang est en marbre de Carrare pour la comparaison.